Tuesday, February 19, 2008

Berlin, itinéraire d'un voyage d'affaire

Les rencontres, l’imprévu, les surprises, le son, l’insouciance, la nuit. Berlin, itinéraire d’un voyage d’affaire

Mercredi 13 février 2008
Berlin. Enfin, ça fait plus d’un mois !

21 :00 bars de Mitte
La tournée des bars de Mitte. C’est marrant, ces bars font parler d’eux alors qu’ils manquent franchement d’intérêt pour Berlin. Pas qu’ils soient désagréables, au contraire, j’aurai été comblé à Paris. Mais ici, c’est différent. Passage express au Pony’s Bar. C’est plus jeune que les autres bars de Mitte, et plus fashion aussi. Un groupe de français, type parisien la Perle au jean slim débarque. Ils sortent déçus quelques secondes plus tard. Ils n’ont donc rien compris à Berlin. Une astra beer d’Hambourg et c’est parti. On ne peut même plus fumer ici. Direction le Greenwhich, bar encensé par Wallpaper* qui flash sur son aquarium le long du mur. Ils auraient vu l’immense aquarium en verre de mon hôtel Radisson 5*, ils m’auraient suggéré d’y passer la soirée. A Londres, les poissons fluorescent et les verres hors de prix, je veux bien. Mais ça convient pas au chaos urbain berlinois. Je retrouve mon pote à Keiser Soze, un bar branchouille au centre de Mitte. Mais là, franchement conventionnel !
Pony bar // www.pony-bar.de
Greenwich // pas de site, Gippstrasse 5
Keiser Soze //
www.keyser-soze.de

23 :00 ZIIIF
Valeur sure à Mitte; d’ailleurs peut être le meilleur spot du quartier (à part pour le Rodéo club bien sur). Le sourire te prend quand t’arrives dans la cour du n°10 et qu’à l’arrière, les néons des escaliers sont allumés. Les ouvreuses à l’entrée nous offre des shots. Cadeau de st Valentin. Mais c’est demain, rien à foutre c’est Berlin. Enfin ça fume, et pas n’importe quoi. Un jeune à cravatte Paul Smith sorti d’une agence de com discute avec le teuffer qu’a oublié de se changer depuis le panorama bar du week end dernier. Les filles se roulent des pelles et le DJ passe une musique qu’on qualifie de Deutsche rock mit electro beats. Bienvenu à Berlin.
ZIIIF // www.zurmoebelfabrik.de

00 :00 Kim
Juste au dessus du ZIIIF, tenu par un americain expat, c’est le bar des jolies filles frangées et des concept store party. D’ailleurs, la salle, grise, sobre et à baie vitrée, semble avoir été louée par APC. C’est bien connu, la jeunesse chébran attire la jeunesse chébran, et d’autant plus dans la rue alternative (= chébran à Berlin) de Mitte. Pas trop de diversité, chacun mixe à son tour un électro rock. C’est du déjà vu !
Kim // pas de site, 10 Brunnenstrasse, Mitte

01 :00 Watergate
Kittin avait annulé la veille. Pourtant le mot ne semble ne pas être passé. Y’a la queue ! Pas moyen ; je vais voir la jolie blonde qui gère les listes, j’échange quelques phrases avec les mots clés et le tour est joué. Le watergate, mon club préféré. Un savant mélange d’élégance et de décadence. Un club sous les rails au grandes baies vitrées donnant sur la Spree. Et Universal en face. La taille est parfaite et surtout, un soundsystem de rêve. Tiefschwarz remplace Kittin la grippée et la remplace plutôt bien. On danse, on monte à l’étage, on redescend, et les rencontres, typiques d’une nuit au Watergate. Deux suédoises nous accostent au toilette, on séduit une petite bordelaise en Erasmus et une américaine ne cesse de me parler du Beatrice Inn. Mais merde, il faut se lever dans trois heures.
watergate // www.water-gate.de

Jeudi 14 février 2008

21 :00 U-Bahn
Deux petites françaises dans le métro avec le lonely planet Berlin ouvert à la page 104. C’est mignon ! Et moi, bon samaritain « vous cherchez… », elles « oui, le bong kong club, y’a oh no oh my ce soir » moi « cool ! mais tu veux dire le bang bang club » elles « euh oui, sûrement ».

22 :00 Taussend
Depuis son ouverture en octobre dernier, l’adresse se murmure comme un secret (mal) gardé. über cool, über trendy et über différent. Passé un rideau de fer sous les rails de la station Friedrichstrasse, on se sent comme transporté dans un speakeasy de la prohibition. Jazz, funk, tango, disco, concert et orchestre tous les soirs ; autour de la scène quelques couples, tous frais, avec leur cocktail dans une main et une longue cigarette particulièrement glamour dans l’autre. Le style est soigné, normal la salle est remplie de designers indépendants ou du moins du leur fringue. C’est le paradis du facehunter. Le bar américain, long d’une trentaine de mètre est impressionnant. Le champagne favorise les rencontres ; c’est pas bourgeois, juste artistique et de bon goût. Et il paraît que les fins de soirées sont…irracontables. Mais shhht, le Tausend reste un secret !
Taussend // www.tausendberlin.com

00 :00 Bang Bang club
Oh no ! Oh my !, on en entend pas mal parler en ce moment (ils passent mardi au .FMR), c’est sympa mais pas ouf ! Une petite cave en plein Mitte devant la station Hakescher Markt. Je retrouve les deux françaises du métro, mais accompagnées de leur mecs cette fois. C’est blindé de touristes mais l’ambiance est bonne. On m’a dit un jour « you can’t go wrong with a basement » et c’est vrai ! Place au DJ qui pioche dans tous les classiques. Danser sur DANCE de Justice, c’est pas ringard ici ! Puis les clash, blur… Je sympathise avec un groupe d’hollandais en vacances. Bonne nouvelle, ils ont ramené du speed de Rotterdam. On descend dans les chiottes. Un pote m’appelle, ça tombe bien. J’ai un regain d’énergie.
Bang Bang // www.bangbang-club.de

02 :00 Week end
Il veut prendre un verre dans le quartier. Il faut partir du principe qu’à Berlin tout ce qui est visible est à chier et plus c’est introuvable mieux c’est. Et un club électro (ok un peu chic) au 12ème étage d’un immeuble lambda sur Alexanderplatz, c’est apparemment introuvable. Sauf que tous les guides touristiques en parlent et dur donc d’éviter les brits bourrés en mode stag party ! Le concurrent du jeudi c’est le cookie’s que les guides connaissent pas et qui a une meilleure prog ce soir, à moins que tu sois fan d’Ian Pooley. Dommage. Le week end en fait, ça déchire le dimanche. Ils ouvrent le 15ème étage pour les soirées GMF. La vue sur tout Berlin (c'est-à-dire des chantiers à perte de vue) reste splendide, même du 12ème. Je tombe sur une jolie zurichoise, étudiante en psychologie. On danse, on discute et je finirai par la côtoyer jusqu’au lendemain.
Week end // www.week-end-berlin.de


Vendredi 15 février 2008

23:00 Villa
Une ravissante fille dans le tram. Stylée, l’air naïf au regard curieux. Suzie. Elle descend à l’arrêt Landsberger Allee, l’arrêt de la Villa ; j’y ai rendez vous quelques heures plus tard. Le lineup comblerait Paris pour une semaine. Feadz, Boise Noize et Modeselektor (merci à Thomas @ www.freeyourmind.fr pour le plan) réunis dans un petit squat semin clandestin (400 personnes max) pour une soirée berlinoise comme il y en a tant d’autres. Pas de regret, je descends tu tram en même temps que Suzie. Moi « Bitte, Wo ist die Villa » Suzie « Ja, die Villa, kommt mit mir, wie heisst du?». Pleins de petites salles, pleins de canaps destroy, des comptoirs, des backs-rooms. La foule, assez branchée et international arrive. Feadz déchire et le dancefloor est encore à moitié vide. Au tour de Modeselektor. Merde, trop de monde, impossible de maintenir son espace vital sur le dancefloor. C’est du pogo ! A l’étage, une belle suédoise vend des tases. Mais elle en a plus. Elle débute et on discute des meilleures clubs pour vendre, acheter. Et la hop, une des deux suédoise du watergate de l’autre soir. Entre quatre yeux et deux pelles, elle me sort « You know, you can do whatever you want to me. Call me in two hours » Et elle m’écrit sont numéro. Au final je ne lui aurait rien fait. Je redescends. Impossible de danser, on est vingt au mètre carré. Dehors, deux fois plus de monde que la capacité maximale de la Villa attendent patiemment. Et ils font même plus rentrer les listés. Suzie avait donc raison d’arriver si tôt. Ah Suzie te voila. On discute de la vie, de tout et de rien pendant des heures. Que j’aime cet esprit de l’est. Elle me dit, « the problem with Berlin girls is that we like to drink beer, and after a few beers, we like to be drunk”. Ces backrooms sont décadents. Un laissé allé total. L’alcool et les drogues rendent les gens dociles, souriants et tactiles. On s’apprécie tous mutuellement, sans préjugé ni jugement. On flirt tous gentiment, sans arrière pensée. « You wear Mykita glasses ». Oui, comment il sait. « I made those ! ». Ah Berlin !
Villa // pas de sites, c’est éphémère, démerde toi.

Samedi 16 février 2008

18 :00 Le Petit Laboratoire
Un arrêt obliger pour toute visite à Berlin. Le calme et l’harmonie dans cette gallerie – bar – atelier de Friedrischain tenu par un couple d’Avignon, lui ancien chef et elle photographe reporter. Ce soir, ils louent le bar pour un anniversaire. Et le soucis du moment c’est de recompter tous les petits billets chiffrés (qui donnent droit à une boisson). C’est 13 ou 31 ? 81 ou 18 ? pendant des heures. Il s’applique à faire ses cocktails, c’est de la recherche et une passion et ça se sent. Elle pose ses photos sur le mur, en ce moment, un projet financé par l’union européen sur la prostitution. Et le reste c’est des bricoles trouvées dans la rue. Une porte fait office de table. Un coin orientale et la gallerie à l’arrière. On se sent bien et bercé. Ils le décrivent bien « Le Petit Laboratoire is an alternative place (3 rooms) in Berlin »
Le petit laboratoire // www.myspace.com/lepetitlaborat

22 :00 Das Labyrinth
Si si c’est bien là. Traverse une cour, ouvre les rideaux, traverse la salle, derrière les toilettes suivre le panneau théâtre, descend un escalier casse-gueule, traverse le théâtre, ouvre la porte et ça y’est, une petite salle décoré avec du street furniture. Ca rappelle un peu les bars de Prague. Peu lumineux et très varié. Dans 60 mètres carrés, quatre coins et ambiances différentes. Je discute avec le barman qui n’a qu’un seul nom en tête. Tiphaine, une française qu’il aurait rencontrer dans son squat la semaine dernière. Je vois qu’il attend que je lui demande quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Mon téléphone sonne « Jeremie, t’as demandé un ticket pour le labyrinth… ». Ah. Je demande. Il sourit. J’ai le numéro 13. Le bar se remplit. Une ambiance étrange mais enivrante. La musique ne suit que l’envie spontané du barman. De la world musique suivi de 50s rock ; du tsigane puis folk. Aucune cohérence. C’est bien. Le temps passe. J’entends l’autre barman, au chapeau et à la cravate trouée, appelé à l’hygiaphone le numéro 13. C’est à mon tour d’aller visité le labyrinth. Il me prend par la main m’ouvre une porte et la referme derrière moi. L’ambiance est extrême, c’est magnifique, genre Tim Burton. Ca fait flipper et t’en ressors (souvent) sain et sauf. Je ne peux/veux pas en dévoiler plus mais fais moi confiance, va au Labyrinth et vite !
Das Labyrinth // www.karmanoia.de

01 :00 Mme. Claude
Visite officieuse de Madame Claude, deux semaines avant l’inauguration du lieu. Un ancien bordel puis karaoké. Ce savant mélange qu’on ressent dés la lourde porte en fer franchie. Un salon d’accueil rouge, sensuel. Et des escaliers noirs, gris, qui intriguent. Un peu comme une première fois au Paris Paris, on se demande ce qui se cache en-bas. C’est le chantier mais tous les ingrédients gagnants sont là. Un long couloire, une salle de concert, un coin destroy rétro 70s, un coin trash-glamour et le comptoir. Certains meubles sont à l’endroit, d’autres à l’envers accrochés au plafond. Madame claude, un nom qui lui va bien. On a hâte, très hâte qu’il ouvre.
Madame Claude // www.myspace.com/madame_claude

03 :00 Berghain
Madame claude est à deux pas du Watergate. Et y’a zip ce soir. Mais non, coup de folie, c’est partie pour le Berghain. C’est l’heure de pointe. La queue fait bien trente ou quarante mètres. Pas moyen. Je vais voir le Molosse à l’entrée. C’est bon, je gère, on rentre directe. C’est du lourd et c’est immense ; le Berghain, décrit mille fois mais mille fois de trop. Il faut y être pour saisir les kw d’une centrale hydrolique, la sexulaité explicite et les teuffers de tout horizon. Sauf qu’à force de le décrire, y’a pas mal de touristes, des petites américaines bien sapées aux haut tallons, qui restent plantées devant le bar. Et touristes à part, y’a toujours autant de ces hommes au torse nue et bien musclé qui vraisemblablement se sucent dans la backroom. On monte, direction le panorama bar. La techno du Berghain laisse place à une électro plus minimale. Au milieu de la salle, la belle Anna qui semble perdu. « Ich suche droguen ». Je la prends par la main et l’emmène chez les dealers que j’avais trouvé près des chiottes quelques minutes auparavant. Mince partis. Je lui donne le demi tase qu’il me restait. Elle m’embrasse (bien) et m’offre trois shots. « Wait here I have to bring my friend ». Merde ! Non c’est bon, son pote est avec un mec qu’il chauffe. Vive le Berghain. Je montre à un pote la backroom du sous sol. Sur le chemin une magnifique berlinoise nous dit de faire attention. Wachtung. C’est vrai, c’est hardcore, c’est trash, c’est limite malsain. Mon avion est dans quelques heures. Je sors.
Berghain // www.berghain.de

Juste le temps de faire un tour dans le Görlitzer park de Kreuzberg pour bien gérer la descente. Les chiens, l’espace, les dealers, les joggers. Tous en harmonie. Ah les parcs des villes de l’est. Le Wendel est déjà ouvert pour le sacré brunch du dimanche matin. Quel bon bar. Ils semblent tous être sortis du Berghain. Les café est à chier. C’est pas grave. Moi, Berlin, a love story !
Wendel // www.nstp.de

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